La Rosalie des Alpes (Rosalia alpina)

INSECTE COLEOPTERE

Image retirée.

♣ Situation en Corse

La zone supraméditerranéenne (zone du hêtre) est la zone préférentielle, mais elle n’est pas exclusive : on peut trouver la Rosalie des Alpes plus bas. La Rosalie des Alpes serait assez bien répandue en Corse : les zones de l’Incudine et du col de Vizzavona semblent particulièrement fréquentées.

♣ Écologie et principaux habitats

 Habitats: Ce coléoptère affectionne particulièrement les milieux de montagnes où il colonise principalement les Hêtres très âgés et taillés en têtard. Pour les populations de plaine, des observations ont été réalisées principalement sur saules et frênes souvent dans les ripisylves. D'autres essences peuvent constituer des plantes hôtes, comme le Noyer, le Châtaigner, l'Orme, le Charme, le Tilleul, l'Aulne, le Chêne et l'Aubépine.

Régime alimentaire: Sa larve est xylophage et se nourrit de bois mort alors que l'adulte devient phytophage et consomme les feuilles et aspire la sève qui s'écoule des plaies des arbres.

Reproduction: Les oeufs sont déposés dans des fentes de l'écorce et du bois des Hêtres mourants, mais aussi dans les Hêtres coupés et stockés en bord de route. Le développement s'étale sur plusieurs années selon la qualité de la nourriture. La larve arrivée au terme de sa croissance entre en nymphose dans une loge nymphale.

Les adultes ont une activité diurne. On les observe fréquemment sur le bois mort ou fraîchement abattu, du début de l'été jusqu'à septembre. La période de vol des adultes dépend des conditions climatiques, de l'altitude et de la latitude. La durée du cycle de développement de cette espèce est de deux ou trois ans. Les oeufs sont déposés dans les anfractuosités et dans les blessures des arbres. La biologie des larves est encore peu connue. La dynamique de population de cette espèce est encore peu connue.

♣ Menaces

▪ La principale cause de regression de la Rosalie des Alpes est la gestion forestière intensive. Sa pratique entraine notamment le retrait systématiquement des sous-bois du bois mort tombé, des souches (souvent le seul lieu où la larve peut effectuer un développement complet), et des arbres dépérissant. Le maintien de ces micro-habitats est indispensable au développement des larves.
▪ Les troncs des hêtres abattus et laissés en forêt pendant les mois d'été nuisent également beaucoup à l'éspèce. La femelle est attirée par les coupes fraîches et les troncs exposés au soleil où elle vient déposer ses oeufs. Les larves qui éclosent n'ont aucune chance de survivre et de parvenir à l'état de nymphe, les troncs étant finalement débardés vers des scieries pour être transformés.

♣ Mesures de gestion

▪ Les hêtraies d’altitudes ne sont que peu ou pas exploitées en Corse, elles peuvent donc constituer d’excellentes “zones refuge” pour cette espèce liée aux hêtraies sénescentes. Il faudrait au niveau de ces zones que les forestiers se contentent d’assurer la pérennité de la hêtraie (régénération par placettes), le bois mort étant laissé sur place.
▪ Il faudrait également identifier les localités de Corse présentant les plus beaux peuplements de Rosalie des Alpes, et y mettre en place des mesures de gestion appropriées en concertation avec l’ONF.

Statut de protection

► Au niveau international :

→Annexe II de la Convention de Berne

► Au niveau européen :

→ annexes II et IV de la directive « Habitats Faune Flore »

Au niveau national :

arrêté du 22 juillet 1993

liste rouge nationale: espèce vulnérable

Documents utiles :

Image retirée.Fiche INPN Rosalie des Alpes